En juin, on avait envie de vous proposer un article un peu plus technique sur le développement langagier de l’enfant grâce à la géniale Fanny Abadjian (@la_vie_dune_maman_ortho sur Instagram) et à l’incontournable Delphine Lavoix (@orthonenette). Toutes deux orthophonistes, Fanny est spécialisée dans les troubles de l’oralité et Delphine dans la prise en charge précoce du jeune enfant. Bon à savoir : chez l’enfant, le développement du langage se fait en plusieurs étapes. Suivez le guide pour découvrir les épisodes clés qui jalonnent l’évolution du tout petit dans sa communication.
Apprentissage du langage entre 6 mois et 2 ans
De 6 à 12 mois
Les habiletés de communication d’un enfant commencent à apparaître dès le début de sa vie. Durant ses 12 premiers mois, le bébé apprend à communiquer et découvre les sons de sa langue. À cette période, le bébé a déjà compris qu’il peut converser avec les personnes qui l’entourent. Il entre véritablement en communication avec l’autre grâce à ses sourires, ses pleurs et ses vocalises. Il repère des phonèmes, répond aux phrases en émettant plusieurs sons et en scrutant le visage. Il réagit aussi aux mimiques, aux intonations.
À 6 mois, on part du principe qu’un enfant entre dans ce que l’on appelle le babillage. Le babillage, c’est lorsque le bébé produit des chaînes de syllabes qu’il va répéter. Par exemple : « papapapapa » ou « mamamamama ». Ensuite, ce babillage va peu à peu se diversifier : les consonnes et les voyelles vont changer au sein d’une même séquence.
De 12 à 18 mois
À 12 mois, l’enfant commence à prononcer quelques mots, souvent uniquement identifiables par les parents, les assistantes maternelles et autres professionnels de la petite enfance qui l’entourent. À cet âge, les enfants aiment souvent dire des mots comme « encore », « dodo », « papa », « maman ». Et ils font l’expérience de deux termes qu’ils vont beaucoup utiliser « Oui » et « Non ». Néanmoins, ils communiquent encore la majeure partie du temps par des gestes. Il est important de noter que l’enfant est alors capable de comprendre plus de mots qu’il n’en produit.
De 18 à 24 mois
À 18 mois, les enfants ont un répertoire lexical d’environ 50 mots. Ce répertoire de mots va leur servir à désigner des objets du quotidien.
Puis il y a ce que l’on appelle l’explosion lexicale. En moyenne, les enfants apprennent durant cette période environ 10 nouveaux mots par jour. C’est le moment où les tout-petits commencent à faire des associations pour construire des phrases de deux mots, comme : « Papa parti. » S’ils essaient de faire des combinaisons de mots un peu plus longues, ils omettent souvent les petits mots (ex. : mon, il, à), car ceux-ci sont difficiles.
À l’âge de 2 ans, on peut considérer qu’ils ont un répertoire d’environ 300 mots.
Apprentissage du langage entre 2 et 5 ans
De 2 à 4 ans, le lexique va continuer à se développer, mais il est possible de voir apparaître des déformations de mots. Ces processus de déformation vont souvent dans le sens de la simplification et sont complètement normaux.
Lorsque l’enfant a 5 ans, ces déformations ont dû normalement progressivement se gommer. L’enfant produit des mots relativement corrects, sauf évidemment pour les mots très complexes.
Points de vigilance
Bien évidemment, les repères qui sont donnés ici doivent rester des repères, car chaque enfant se développe à son propre rythme. Il ne faut donc pas essayer de les mettre à tout prix dans des cases. Toutefois, certains signes peuvent attirer l’attention des parents et les amener à solliciter l’avis d’un pédiatre, d’un médecin ou d’un orthophoniste.
Quelques signes avant-coureurs qui peuvent mettre la puce à l’oreille aux parents et les inciter à consulter un professionnel de santé :
- Entre 1 et 2 ans : l’enfant ne babille pas ou n’a aucune production sonore.
- Entre 2 et 3 ans : l’enfant a une absence totale de langage ou très peu de mots dans son lexique (c’est-à-dire moins de 50 mots) ou alors son langage a évolué, puis stagné ou régressé.
- Entre 3 et 5 ans : l’enfant est difficilement compréhensible par l’entourage ou la famille (celle-ci ne comprend pas la moitié de ce que dit l’enfant).