Ces dernières années, les connaissances scientifiques relatives aux troubles du langage oral chez l’enfant ont connu un développement considérable. Le traitement repose essentiellement sur la rééducation orthophonique, très souvent efficace et suffisante. Pour choisir le ou les traitements adéquats, l’orthophoniste va prendre en compte différents facteurs et notamment : l’âge de l’enfant, le degré de gravité du trouble, les attentes de la famille et sa capacité à s’investir dans les exercices proposés… Parfois, d’autres professionnels de santé peuvent être associés, en fonction du type de trouble et de sa sévérité.
Troubles articulatoires, retard de parole, bégaiement, dysphasie de l’enfant : quels soins ?
La prise en charge des troubles du langage oral (bégaiement, troubles de l’articulation, retard de parole ou de langage, dysphasie) est individualisée et prend en compte l’enfant dans sa globalité (parcours, environnement, caractéristiques des troubles, etc.). Le projet relève aussi bien du domaine pédagogique et scolaire que du domaine des soins impliquant différents professionnels (orthophoniste, psychologue, etc.).
La prise en charge comporte systématiquement une rééducation orthophonique (rééducation du langage) en cabinet libéral, en hôpital ou en structure spécialisée. La fréquence des séances de rééducation et la durée du traitement sont adaptées à chaque cas, selon le bilan initial et les progrès réalisés. La plupart des troubles du langage se corrigent, et les orthophonistes obtiennent souvent de très bons résultats.
Les troubles simples (retard de parole, retard simple de langage, bégaiement, troubles de l’articulation) répondent bien à la rééducation orthophonique et régressent grâce à elle.
Le jeu en orthophonie
C’est bien connu des parents dont les enfants sont suivis en orthophonie, les orthophonistes adorent jouer avec les enfants. La raison est bien simple : le plaisir est la clé des apprentissages.
L’intérêt principal d’utiliser le jeu en orthophonie, c’est la motivation de l’enfant. On va travailler un certain nombre de choses, et pourtant, cela va passer inaperçu. La stratégie utilisée par l’orthophoniste est dite « sociocognitive » afin de travailler le langage.
Selon ce cadre théorique, deux conditions favorisent la volonté de parler :
- L’enfant vit des situations de communication où il entend un langage qui peut lui servir de modèle ;
- L’enfant est sollicité à participer à des activités « vraies » (jouets, jeux, livres) favorisant la communication verbale.
Ainsi, l’orthophoniste tente de créer (ou rétablir) la communication verbale non pas en « faisant parler » l’enfant, mais en parlant avec lui. On ne parle pas « pour parler », mais bien pour communiquer un message, dans un contexte donné. L’enfant est donc un partenaire actif dans ce processus. C’est ainsi que les évolutions acquises en séance peuvent « se généraliser » à l’extérieur du bureau de l’orthophoniste. L’orthophoniste propose donc des situations d’interaction variées afin de permettre à l’enfant d’actualiser ses capacités langagières en fonction des objectifs établis dans son plan de traitement. L’idéal étant que les parents suivent les initiatives de l’enfant pour pouvoir reproduire à la maison une situation propice aux échanges.
Le choix du matériel
Le choix du matériel est évidemment très important et vous pourrez retrouver sur le compte Instagram de notre professeure d’oral, Delphine Lavoix, un grand nombre de recommandations à ce sujet. Important : les jeux utilisés doivent naitre d’un réel besoin clinique auprès des patients. L’aspect ludique est une chose, mais un matériel de rééducation doit se baser sur des techniques reconnues, des protocoles issus de la littérature et des données probantes. C’est ce qui différencie des outils professionnels des jeux grand public que l’on peut trouver dans le commerce.
Concrètement, plusieurs stratégies d’échafaudage linguistique existent afin d’actualiser le développement des capacités langagières de l’enfant en contexte de jeux :
- Les questions (ouvertes, fermées, à choix) ;
- Les répétitions (= une reprise sans modification linguistique) ;
- Les reformulations (= des reprises pour préciser le niveau phonologique, lexical, syntaxique et/ou énonciatif) ;
- Les formulations (= une verbalisation qui met en mots les actions de l’enfant) ;
- Les régulateurs (= interventions servant à marquer qu’il y a partage de signification) ;
- Les commentaires (sur le matériel/l’activité).
Bienveillance et encouragements
Il est nécessaire de toujours encourager les productions de l’enfant, sous toutes ses formes, pour favoriser l’évolution du langage. Les erreurs commises doivent permettre à l’adulte d’ajuster les exercices proposés pour aider l’enfant à se rapprocher de la norme. Elles illustrent le niveau de compréhension qu’a l’enfant sur le fonctionnement du langage.
Lorsqu’un enfant commet une erreur, le fait de reformuler va lui signaler que l’on a accepté et compris le contenu de son message tout en lui fournissant un modèle à suivre. De fait, il n’y a pas d’interruption dans l’interaction verbale et les échanges peuvent se poursuivre, avec petit à petit une meilleure compréhension des normes à acquérir pour l’enfant. Le fait que le message ait tout de même été compris constitue un renforcement positif tout à fait nécessaire au développement du langage oral.
Une réponse
Bonjour,suis très content de ces stratégies d, échafaudage linguistique mais sont un peu difficile à comprendre si non ça serait un moyen très facile pour aider nos patients,suis psychologue scolaire mais j,ai toujours eu les difficultés de faire face à ces problèmes chez mes clients.courage pour ce travail noble que vs abattez.